Iggy&The Stooges

Publié le par live forever

En arrivant devant le Zénith, la team du Green est au complet. Nous passons les portes et, pendant que Démo et Morgane se rendent en gradin avec Clément et sa copine, Anne-So, Marine, Michael et moi restons au bar pour prendre une bière avant d'aller dans la fosse. Les premiers accords des Brats nous arrivent aux oreilles. Nous allons jeter un oeil et une oreille. Au moment où nous accédons à la fosse, les gens vont, pour la plupart, en sens inverse. On entend ici et là "c'est une honte" ou "bon, ben bière". Je les avais déjà vu et je n'avais pas aimé. Le problème qui se pose actuellement, c'est qu'au Zénith, ils sont très nombreux à ne pas apprécier ce qu'ils entendent et voient, bien plus que dans les petites salles où ils ont l'habitude de jouer et qui sont remplies la plupart du temps de leurs connaissances. Les fook et double fook sont de plus en plus nombreux dans la fosse, des objets volent sur scène, des "bou" fusent. Le chanteur ne se démonte pas. "Vous ne nous aimez pas. Nous, on vous aime. Si vous avez des trucs à nous jeter à la gueule, n'hésitez pas". Pour ça, le public n'hésite pas... Les projectiles affluent, les "dehors", "dégagez" et "Iggy" se font entendre. En même temps, c'est assez suicidaire de faire la première partie d'Iggy, surtout quand on n'est pas au point. En 2004, on avait eu droit à Peaches. Ca, c'est du spectacle, une vraie première partie d'Iggy cohérante. Le petit continue à jouer avec son groupe. C'est plutôt bancal, pas de mélodie, des paroles pas top, même les titres des chansons ne sont pas bons. Désolée, mais c'est mauvais. Le chanteur annonce alors que c'est le dernier titre ce qui provoque des cris de joie dans le Zénith. Je n'aurais pas aimé être à leur place (même pas pour approcher Iggy backstage). Les Brats quittent la scène. Les lumières se rallument. Nous nous faufilons au premier rang.

Les roadies installent le matos des Stooges. On s'impatiente. Puis les lumières s'éteignent et, ça y est, l'Iguane est là. Torse nu, jean taille basse, corps parfait et cheveux libres de toute contrainte. So sexual. Il est en forme, comme d'habitude. Tous les titres mythiques y passent. "1969", "Fun house", "No war", "TV eye", "1970", "Dirt" entre autres, et forcément "I wanna be your dog". Pas un titre sur lequel se reposer . Pas l'envie de se reposer. L'envie de sauter partout, n'importe comment, un retour à un état bestial inconnu si on n'a pas fait une fois dans sa vie un concert d'Iggy&the Stooges. Dans la fosse, des jeunes, des vieux, et tout le monde dans le même état second face à Dieu. Ben oui, c'est Dieu ce type. 59 ans, toutes ses dents, tous ses cheveux, une voix toujours aussi parfaite, tantôt crooner, tantôt punk, tantôt complètement psyché, puis ce corps, toujours aussi GRRRRRRRRROAAAAAAA qui se mouve comme lui seul sait le faire. Il se jette, comme à son habitude, à plusieurs reprises dans la fosse, ce qui provoque forcément des mouvements de foule et c'est agréable d'être là, au milieu de tout ça, valsant du 4e rang au 10e pour revenir au 2e.

Scott et Ron Asheton sont en grande forme eux aussi. Pas du tout aussi "placides" qu'ils avaient pu l'être en 2004. Ils sont dedans, vraiment à fond ('fin autant à fond qu'ils peuvent l'être, mais franchement à fond quand même). Iggy se pend aux câbles des enceintes, ce qui fait flipper le mec de la sécu. Il secoue sa tête, incrédule. Faut les prévenir aussi les mecs que c'est le concert d'Iggy! Ce pauvre garçon de la sécurité quand même. La tête qu'il a fait lorsqu'une partie de la fosse est montée sur scène... Il a eu une tête... Des yeux ronds comme des billes, la bouche grande ouverte qui fait un O et son torse qui s'est vouté d'un coup. Pas pleutre pour deux sous, il commence à se jeter sur les "dissidents" afin de les faire redescendre à coups de pieds. Le mec du staff d'Iggy se jette alors sur lui et l'engueule en lui expliquant que ça fait partie du truc. Le pauvre type de la sécu s'en va en backstage en secouant la tête. Il devait sûrement se dire "l'est taré... il va mourir... l'est taré". Du coup, c'est le petit homme en bras de chemise qui protège Iggy qui, lui, ne demande qu'à se frotter à son public, à se fondre dans la foule. Il les fait tous chanter. Il est là. Toujours égal à lui-même. Lui, il sait comment on arrête de vieillir. Puis les privilégiés redescendent dans la fosse. A plusieurs reprises, l'Iguane fait allumer les lumières dans la salle. Il veut voir, sentir son public. Il est là pour lui, et son public le lui rend bien. Osmose orgasmique obligatoire. Et comme toujours, son jean taillé sur mesure glisse, tombe mi-fesses, il en joue. C'est énorme.

A la fin du gig, la lumière s'éteint totalement et une sorte de lampe bizarre cylindrique ajourée (faut visualiser là) qui produit de la lumière orange sort de la scène. Iggy, pantalon toujours à moitié ouvert (d'ailleurs, bravo pour l'épilation. faudrait que toute la gente masculine en prenne bonne note), nous fait une danse tribale iguanesque. La lumière qui se reflète sur son corps donne l'impression qu'il danse devant un feu de joie. Le public est en transe jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il interprète de nouveau "I wanna be your dog". Le public en redemande. Jamais de rappel pour Iggy&the Stooges. Nous repartons, un dos en moins, une surdité accrue, mais un concert d'Iggy&the Stooges en plus. Mythique.

Publié dans Rock&roll star

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L
*nico: je suis une fille en fait. songbird, missus, slut, tout ça quoi. et en effet, toulouse, concert de ouf
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N
T'es un putain de chanceux! On a les mêmes goûts musicaux Man! <br /> Ton pseudo en dit long pour moi, j'ai vu les branleurs d'Oasis à Toulouse cette année, un vrai concert de ouf.<br /> Mon rêve : voir Lou Reed et son défunt Velvet Underground....
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J
Wowww!!!! Merci d'être passé sur mon blog.<br /> Le "t'hésites pas t'y vas" m'a fait... euh.. m'a retourné ^^<br /> Je sais, c'est bête mais c'est comme ça. <br /> Et puis pour Iggy: ben je l'adore, j'ai plein de concerts pourris des Stooges (merci Revenge) et quand j'étais plus jeune j'adorais l'imiter à me rouler par terre torse nu, en gueulant "niiiiiiiiiiiiiiightclubbing" mais j'étais soul quand je faisais ça. Et j'avais les cheveux plus courts que lui...<br />  <br />
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J
Moi j'adore mes poils. Pas autant que j'aime Iggy, mais je les aime bien quand même.
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L
la première fois que j'ai vu Iggy sur scène, j'ai compris qu'avant je n'avais pas vu de concert de rock. iggy, c'est dieu.
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