Cabaret sauvage pour Noel

Publié le par live forever

La journée a commencé avec la danse de la joie et des hurlements de bonheur. Le téléphone bippe et sonne sans arrêt. Aujourd'hui, c'est Noel et dans quelques heures, nous serons sous le chapiteau du Cabaret Sauvage pour applaudir ce mancunian né à Burnage qui a changé le cours de la vie de pas mal d'entre nous. Nadège est arrivée la veille d'Avignon. The man the legend débarque de sa montagne en début d'après-midi. Mr Champagne a quitté son boulot plus tôt que prévu et nous rejoint pour trinquer avant de prendre la route pour la Cité des sciences. Million Dollar Baby aussi est de la partie. Monsieur G se presse de finir son taff pour ne pas arriver en retard. Depuis une semaine, la principale activité de chacun a été de recompter ses places et de vérifier qu'elles n'avaient pas fuies ailleurs. Le sésame est dans le sac à main serré contre le torse. La discussion bat son plein dans le métro, mais l'esprit n'est qu'à un seul endroit. Le calme avant la tempête comme a dit Gilles.
Devant le Cabaret Sauvage, nous retrouvons tout le monde. Tout le monde, ça veut dire qu'il n'y avait que des têtes connues. Avec 600 places maximum sous le chapiteau, pas étonnant. Cela donnait un peu l'illusion d'une famille. Tout le monde connaît tout le monde et, malgré les différents qui ont pu opposer les uns aux autres pour diverses raisons, nous sommes tous là, le sourire aux lèvres, un peu frigorifiés par l'attente de l'ouverture des portes dans le froid. Le temps passe vite quand il s'agit de dire bonjour aux uns et aux autres. Le cortège de barrières pour entrer dans la salle est enfin installé. Les vigiles se mettent en place et ouvrent les grilles. C'est dans une cohue assez indescriptible que la foule se presse. A bien y réfléchir, ça fait le même effet que le village d'irréductibles gaulois ouvrant les portes de la ville pour aller affronter les romains. Aucune tenue, c'est le bordel. Ca pousse, ça parle fort, les vigiles tentent de contenir la foule. La fouille est forcément très aléatoire tellement toute cette communauté de fans est pressée de s'asseoir religieusement au plus près de la scène.
Il faut de la place pour tout le monde. Les uns et les autres réservent des sièges pour ceux qui sont encore à l'entrée. Le troisième rang nous tend les bras. Après avoir posé mon sac sur la chaise et enlevé mon manteau, je me retourne. La scène est juste là, toute proche. C'est impressionnant de se dire que dans deux heures maximum The Chief sera là. Si près, à enchaîner des titres tous plus mythiques les uns que les autres. Le voir dans ces conditions après avoir fait le tour des stades est incroyable. Même une fois arrivée là, je n'arrive pas à croire que j'y suis et ce qui va se passer par la suite.
Après quelques pintes et encore des rencontres, la lumière se fait plus douce. Alors que nous attendions en première partie la diffusion du documentaire Lord don't slow me down, c'est un chanteur qui se charge d'ouvrir les hostilités. Difficile d'arriver seul avec sa guitare pour une première partie de Noel Gallagher. Malgré l'humour potache naturelle du fan d'Oasis de base, il ne s'en sort pas trop mal et ne se démonte pas. Pas facile d'être face à une foule qui n'attend qu'une chose: que le type qui n'est pas Noel sur scène s'en aille, et vite. Enfin, Jason, qui accorde et met en place les guitares de Noel arrive. "One, one, two two". On l'a toujours entendu dire ça. Jamais il ne varie. Concentré, il ne s'occupe pas du public qui devient de plus en plus fébrile à chaque fois qu'il fait quelque chose.
Un hurlement général se fait entendre. La salle au complet est debout. The Chief est là, accompagné de Gem et d'un autre type dont j'ai totalement oublié le nom. La salle applaudit, crie "Noel", siffle, hurle. Le public est déchaîné mais en ordre. Le calme revient lorsqu'il prend sa guitare et entame It's good to be free. Sans un mot, il continue avec Talk tonight. La salle est silencieuse, en totale communion avec lui. C'est bien quelque chose d'assez nouveau. Une telle concentration de fans d'Oasis qui sait rester aussi calme. Nombreux sont ceux pourtant qui ont connu le grand n'importe quoi de Manchester et autre Zénith ou Olympia. Vient ensuite Fade away. Magistrale. The Chief ne parle toujours pas. Comme impressionné par l'accueil que nous lui avons réservé. Il ne regarde pas le public. Dès qu'il relève la tête et scrute l'horizon de ses yeux bleus, il se concentre de nouveau sur sa guitare lorsqu'il croise le regard de quelqu'un du public. Enfin, il parle. Commence par dire hello. Puis s'amuse avec la salle. Nombreux sont ceux qui lui hurlent de chanter Stop the clocks et autre Rockin chair. Il se marre et l'échange avec le public continue de plus belle, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Ce rôle-là revient à Liam. Cette fois, c'est son nom que la foule scande. Cast no shadow. Puis The importance of being idle qui fait hurler de plus belle tout le monde. Sa voix est impeccable. Enfin, il ose et ne se cache plus en back vocal derrière son frère. Il a de l'assurance et semble définitivement prendre son pied. Il échange de plus en plus avec le public, sans pour autant le regarder. Comme s'il était gêné d'être enfin le centre d'attention. Cette timidité le rend encore plus touchant. Car oui, c'est bien de timidité et non d'arrogance qu'il s'agit. Ceux qui pensent qu'il est arrogant n'ont définitivement rien compris. Il enchaîne ensuite avec une interprétation magistrale de Listen up. Aucune failure dans sa voix. L'émotion va en grandissant. Half the world away est tout aussi magique. L'impression que le temps s'est arrêté. Plus rien ne compte à part lui, son interprétation, sa voix, sa présence et son charisme. C'est une véritable communion qui s'opère entre lui et son public. Il entame l'incontournable Wonderwall, la version de Ryan Adams, tout en continuant à répondre aux fans qui tentent d'attirer son attention entre chaque titre. Lorqu'il change de guitare, il nous explique, tout sourire, que, le titre qui va suivre est vraiment une merde et qu'il n'y a bien que les français et les japonais pour l'apprécier, chose qu'il ne comprend pas. Il s'agit de Whatever. Tout le monde chante, mais sans sortir aucun son afin de profiter pleinement de la voix du Chief. Slide away arrive à point nommé. L'émotion est à son comble. Tant de sentiments se mèlent. La joie d'être là, la nostalgie et la tristesse qu'évoque ce titre. Tous ces sentiments contradictoires en un même instant qui se mélangent. J'ai les larmes qui me montent aux yeux. Cet instant magique est prolongé par sa reprise de Strawberry fields, suivi de Don't look back in anger. Et toujours cette même émotion mêlée de sensations contradictoires. Le dernier titre est Married with children. Il tire sa révérence avec une dernier "Goodbye I'm goin' home". The Chief s'en va après nous avoir remercié d'être venu. Le public est debout, applaudit à tout rompre, attend son retour, le rappel. Certains montent sur les sièges. The Chief est parti. Le concert touche à sa fin.
Il est difficile de quitter la salle, se dire que cette soirée mythique est désormais finie. Il faut qu'elle continue coûte que coûte.


 

Publié dans Rock&roll star

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
hehe mais c'est ma photo ! <br /> Bon résumé, merci ! <br /> moment fort pour moi, un Slide Away parfait ... <br /> Bonne continuation<br /> Van
Répondre
N
Grâce à ta review, tu as réussi à faire monter de l'eau dans les yeux d'une fan en exil en Corse et qui n'a pas pu assister à ce concert ! <br /> Pour faire court : merci.
Répondre
A
Tu veux un avis ? Ca fait longtemps que j'ai pas écrit mais si tu insistes :<br /> J'ai vu le concert sur Msn et je n'ai que ca à dire:<br /> I fell in love with this sweet sensation I gave my heart to a simple chord I gave my soul to a new religion Whatever happened to youWhatever happened to my rock'n'roll<br />  <br />  
Répondre
L
c'est tout pour les commentaires? avec plus de 100 visiteurs uniques/jour, y'en a que 3 qui ont un avis à donner? personne pour dire autre chose? même un avis négatif, promis je mords pas...
Répondre
C
merci beaucoup pour cette review. pas là bas, mais j'ai tout regardé sur msn. et je l'ai re-regardé, en encore re-regardé. à tel point que je me suis couchée très très tard. mais le lendemain au boulot j'étais dans une sorte d'état second de bien être d'avoir pu voir ça à distance. moi j'en avais les larmes aux yeux de pas en être. une autre fois je l'espère vraiment ...
Répondre